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Oïdium de la vigne : comment reconnaître, prévenir et traiter cette maladie redoutable ?

Avr 11, 2025 | Actualités

L’oïdium, également connu sous le nom de « pourriture blanche », est une maladie fongique qui affecte la vigne. Elle est causée par le champignon pathogène Erysiphe necator.

En viticulture, il est crucial de maîtriser cette maladie pour garantir la qualité et la quantité de la production de raisins. L’oïdium peut causer des dommages significatifs, rendant la prévention et le traitement essentiels pour les viticulteurs.

Vigne et Grappe de raisin

Qu’est-ce que l’oïdium de la vigne ?

Nom scientifique : Erysiphe necator

L’oïdium est causé par le champignon Erysiphe necator. Ce champignon se développe principalement dans des conditions de température modérée et d’humidité élevée, souvent pendant les périodes critiques de croissance de la vigne. C’est un ascomycète filamenteux microscopique. Ce champignon est un parasite obligatoire, ce qui signifie qu’il ne peut survivre qu’en infectant des plantes hôtes, principalement les vignes du genre Vitis. Il se développe à la surface des organes de la vigne et forme un mycélium blanc et poudreux.

Provenant de l’Amérique du Nord, la propagation de la maladie pour la première fois a été observée en Angleterre en 1845 et sur les vignobles français en 1847. Quelques années après l’arrivée du pathogènes et les dégâts causés aux vignobles, les vignerons ont eu recours au soufre pour essayer de contrôler l’oïdium de la vigne, pratique qui perdure aujourd’hui…

 

Cycle de vie de l’oïdium

Le champignon hiverne sous forme de mycélium dans les bourgeons ou de cléistothèces sur les organes attaqués.

Au printemps, les cléistothèces éclatent et libèrent des ascospores qui assurent les contaminations primaires. Les conidies, produites par les conidiophores, sont disséminées par le vent et assurent les contaminations secondaires.

 

Différence entre oïdium et mildiou

Bien que l’oïdium et le mildiou soient souvent confondus, ils présentent des symptômes et des causes distinctes. L’oïdium se manifeste par une poudre blanche sur les feuilles et les grappes, tandis que le mildiou provoque des taches huileuses sur les feuilles.

Comment reconnaître l’oïdium sur la vigne ?

Les symptômes de l’oïdium sont visibles sur différentes parties de la vigne :

  • Feuilles : Apparition de taches suivies d’un feutrage grisâtre et poussiéreux.
  • Jeunes Pousses : Ralentissement de la croissance, raccourcissement des entre-nœuds et crispation des feuilles.
  • Grappes : Les grains sont recouverts d’une poussière grise, puis éclatent, laissant apparaître les pépins.
  • Sarments : Présence de mycélium brun à noir avant aoûtement, devenant rouge en forme d’étoile après aoûtement.

Quels sont les impacts de l’oïdium sur la production ?

L’oïdium affecte la qualité des raisins, entraînant une perte de rendement et des répercussions économiques pour les viticulteurs. Les raisins touchés peuvent être moins sucrés et présenter des défauts visuels, réduisant leur valeur commerciale.

Les causes et facteurs favorables à son développement

Les conditions météorologiques, telles que l’humidité et la température, jouent un rôle crucial dans le développement de l’oïdium. Les pratiques culturales, comme la densité de plantation et l’aération, ainsi que la rémanence du champignon d’une année sur l’autre, sont également des facteurs importants.

Facteurs favorisants le développement du champignon

L’oïdium se développe particulièrement bien dans des conditions de forte humidité relative, tant pendant la phase végétative que pendant la maturation du raisin. Les spores du champignon peuvent être transportées par le vent ou l’eau, et peuvent également être présentes sur les plantes ou le matériel de transplantation infecté.

 

Nuisibilité de l’oïdium

L’oïdium peut causer des pertes de rendement importantes en réduisant la quantité de vendange. Il affecte également la qualité des raisins, entraînant des acidités anormales et des goûts de moisi dans les vins. Certains cépages sont plus sensibles que d’autres, comme le Carignan, le Grenache, le Chardonnay et le Riesling.

 

Prévention et lutte contre l’oïdium

Bonnes pratiques culturales

  • Taille adaptée : Permet une meilleure aération des vignes.
  • Ébourgeonnage : Réduit la densité de la végétation.
  • Choix de cépages résistants : Utilisation de variétés moins sensibles à l’oïdium.

Traitements

  • Produits conventionnels : fongicides de différentes familles chimiques appliqués selon les recommandations des professionnels de la filière. 
  • Soufre : Utilisé pour son efficacité contre l’oïdium, il doit être appliqué à des périodes spécifiques.
  • Autres produits : Biocontrôle et lutte intégrée offrent des alternatives écologiques.

Suivi météo et modèles de prévision

L’oïdium se développe optimalement à des températures comprises entre 25°C et 30°C et une humidité relative de 40% à 100%. Contrairement à d’autres maladies fongiques, la présence d’eau libre gêne la germination des conidies et peut même les faire éclater.

Les outils d’aide à la décision permettent des interventions ciblées, réduisant l’impact de l’oïdium.

Détection précoce de la maladie

Dans notre laboratoire CONIDIA CONIPHY, nous avons développé un kit de détection précoce de cette maladie (kit Idetect TM). A partir de feuilles récupérées au champ, une extraction d’ADN total est effectuée avant une réaction de qPCR qui permet de détecter la présence de l’ADN de l’oïdium. Des études poussées sur plusieurs années ont montré la performance du test avec une détection d’ADN pouvant aller jusqu’à 14 jours avant l’apparition des symptômes.

Cet outil associé à d’autres données collectées apporte une information essentielle pour piloter les traitements pour qu’ils soient appliqués au moment propice et de manière raisonnée.

L’oïdium de la vigne est une maladie fongique à haut risque qui nécessite une gestion proactive pour protéger la santé des vignes et la qualité des raisins.

Évolutions et alternatives écologiques

Les nouvelles pratiques respectueuses de l’environnement, la résistance variétale et la recherche en viticulture durable offrent des solutions prometteuses pour lutter contre l’oïdium de manière plus écologique.

Conclusion

En résumé, l’oïdium de la vigne est une maladie redoutable qui nécessite une vigilance continue. La prévention est toujours préférable à la réaction, et les viticulteurs doivent adopter des pratiques culturales et des traitements adaptés pour protéger leurs vignes.

FAQ – Questions fréquentes sur l’oïdium de la vigne

  • Peut-on consommer un raisin touché par l’oïdium ?

    Non, car la grappe de raisin aura le goût de moisi, il est préférable de traiter la vigne pour éviter la propagation de la maladie.

 

  • Est-ce que l’oïdium peut tuer la vigne ?

    Non, mais il peut fortement réduire la qualité et la quantité de la récolte.

 

  • Quels sont les mois les plus à risque ?

    Les mois chauds et humides, généralement de mai à septembre.

 

  • L’oïdium est-il dangereux pour l’homme ?

    Non, l’oïdium n’est pas dangereux pour l’homme, mais il affecte la production de raisins.

 

  • D’où vient le nom oïdium ?

    D’un mot latin provenant du grec et composé de ôon « œuf » faisant référence à la forme ovoïde des spores produites par le champignon et idium, tiré du grec eidos, « forme, apparence ». 

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